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Toutefois, l’orgueil lui tint lieu de courage, et, pendant quatre années, Antoine végéta dans les manufactures de la Nouvelle-Angleterre, travaillant dur, gagnant peu et dépensant tout. À peine se put-il amasser de quoi payer ses frais de route, lorsque, la désillusion étant complète, il songea au retour.

Une autre mésaventure l’attendait au pays. Il n’avait pas mis le pied dans son île natale, qu’on lui apprit la fuite de son fermier, quelques jours auparavant. Ce drôle, après avoir épuisé la terre confiée à ses soins par une culture sans assolement et sans engrais, n’avait trouvé rien de mieux à faire, en apprenant la prochaine arrivée du propriétaire, que de vendre secrètement tout ce qu’il put et de prendre la poudre d’escampette.

Le voilà donc bien avancé, notre ami Antoine, avec un patrimoine diminué, une terre épuisée et tout un matériel de culture disparu dans les poches d’un filou ! C’était bien la peine, ma foi, d’aller au-delà de la ligne quarante-cinq apprendre à nasiller une langue étrangère et à faire de la brique !

L’ex-manufacturier fut donc obligé de