crainte ou… l’espoir peut-être d’y découvrir quelques-uns des signes énumérés par Antoine.
Puis, cet impérieux besoin de curiosité satisfait, on se remit à questionner le conteur.
— À propos de Jean Plante, qu’est-ce qui lui serait arrivé s’il n’avait pas tiré du sang au loup-garou ?
— Hum ! hum ! toussa Antoine.
— Tu ne réponds pas ?
— Il serait arrivé que Thomas courrait encore les bois de l’Île, déguisé en bête, — à moins que le bon Dieu ne lui eût fait rencontrer le quêteux qui lui avait jeté un sort.
— Et si ce quêteux-là était mort avant lui ? insista le questionneur.
— Tu en veux savoir trop long, mon ami : ça ne porte pas chance, répondit le beau parleur, mis au pied du mur. Au moins, ajouta-t-il aussitôt comme correctif, ne va pas te figurer que je te souhaite la moindre chose : je suis trop bon chrétien pour ça, Dieu merci.
Le curieux n’osa poursuivre et se tut.
Ce fut un jeune garçon de Sainte-Famille, engagé chez Baptiste Morency, qui reprit l’entretien.