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ne m’ôtera pas de l’idée qu’il y a queuque chose : ça n’a pas pu se passer comme ça ! »

Quoiqu’il en fût, le curé étant venu à son tour, on procéda dans l’après-midi à la cérémonie du baptême, avec les conditions d’usage. Le digne prêtre, dans l’incertitude si l’enfant avait déjà reçu ou non ce premier des sacrements, ne crut pas devoir laisser cette âme innocente courir le risque des nimbes célestes.

La fillette fut donc conduite à l’église, suivie d’une véritable procession de femmes. De mémoire de bedeau, jamais on n’avait vu tant de monde à un baptême. Aussi, mis en verve par une telle assistance, celui qui était en fonction cette année-là fit-il rendre à sa cloche ses sons les plus fulgurants.

On les entendit de l’île Madame, à travers le fracas de la tourmente.

Le parrain n’était autre que maître Antoine Bouet, huissier de la paroisse et frère unique du père adoptif ; et la marraine, dame Eulalie, née Picard, épouse assez peu chérie du susdit maître Antoine.

Les choses se firent avec une solennité pleine d’entrain.

Seulement, lorsqu’il s’agit de donner un