Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.

appris la foudroyante nouvelle de la mort de sa mère adoptive.

La pauvre enfant était désormais doublement orpheline !
 

Vers le milieu de l’après-midi de ce même jour, Tamahou, qui était absent depuis une couple d’heures, rentra précipitamment. Il passa aussitôt dans l’appartement, ou plutôt le cachot de sa prisonnière, et lui dit en s’emparant d’un large foulard :

— Écoute, face pâle, et surtout retiens bien mes paroles : les gens de ta paroisse arrivent… Ils vont fouiller l’île, dans l’espoir de te retrouver…

Anna tressaillit violemment et se dressa sur son séant.

— Mais, foi de Sauvage ! continua le misérable, si tu jettes un cri, si tu fais un geste pour leur signaler ta présence, je t’enfonce dans le cœur ce poignard que tu vois à ma ceinture.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! gémit la pauvre jeune fille, se tordant les bras.

— Je te le jure ! reprit Tamahou, et un Montagnais ne trahit jamais son serment.