Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Il est dans la nature, dit-elle, des choses que les yeux de l’homme ne sont pas faits pour voir, ni ses oreilles pour entendre. Les esprits familiers les révèlent parfois à de rares privilégiés, mais frappent impitoyablement les curieux qui veulent y mettre le nez. Malheur donc à ceux qui s’obstinent dans leur entêtement aveugle et cherchent à s’introduire dans ce monde mystérieux, intermédiaire entre le ciel et la terre ! Malheur aux incrédules qui doutent de la puissance de ces esprits et prétendent expliquer toute chose au point de vue naturel ! Malheur surtout à ceux qui, n’ayant pas la foi, viennent jusque dans leur sanctuaire braver les confidents de ces divinités sublunaires ! Leurs animaux périront, atteints de maladies étranges, que l’art se déclarera impuissant à guérir ; leurs plus beaux champs d’avoine et de seigle se transformeront en clos incultes, et la mort ira s’asseoir au foyer de leur famille !

Les deux hommes semblaient pétrifiés et courbaient malgré eux la tête, sous cette apostrophe singulière. Ambroise Campagna, surtout, n’était rien moins que rassuré et se rapprochait à petits pas de la