du sel, une marmite, des munitions, tout ce que tu veux avoir, enfin, me rendras-tu un service ?
— Tamahou sera ton chien, si tu fais cela ! répondit aussitôt le sauvage.
— Quelque soit la nature du service ? insista Antoine.
— Je ferai tout, tout. J’irai tuer tes ennemis, si tu en as, jusque dans leurs cabanes.
— Jure ! dit le beau parleur.
— Sur les ossements de mes ancêtres, je le jure.
Un nouveau silence coupa la conversation des deux hommes. Le misérable Antoine hésitait encore à confier au Sauvage le plan qui venait de surgir dans son esprit relativement à son éternel cauchemar, sa filleule Anna.
Dans la voie du crime, c’est le premier pas qui coûte…
Antoine allait le faire, ce terrible premier pas.
— Allons ! dit-il enfin, le sort en est jeté : il faut que l’obstacle à ma fortune disparaisse, ou je ne serai qu’un gueux toute ma vie… J’ai assez tardé, combattu… même ; si