à écorce grise ou brune ! Pas un seul de ces feuillets d’un blanc jaunâtre qui enveloppent la tige élégante des bouleaux ne rompait la monotonie du paysage.
— Toujours ces maudits sapins ! grommela avec colère le beau parleur. C’est à en devenir enragé. Ah ça ! le bouleau était donc bien rare quand le bon Dieu a fait le monde !
Tout en pestant de la sorte, Antoine s’était engagé sous le couvert du bois et marchait rapidement vers le milieu de l’île. Bientôt il lui fallut descendre une pente assez douce, qui le rapprocha insensiblement du niveau de l’eau. Il se trouva alors sur un terrain plus égal, et le bois franc commença à remplacer le bois mou.
Ce furent d’abord des chênes, quelques érables, puis des trembles, puis enfin des bouleaux.
Antoine poussa un cri de joie.
Bondissant d’un arbre à l’autre, décrivant les zigzags les plus étranges, il arriva en quelques minutes au pied d’un escarpement, qu’il lui fallut gravir.
C’était la tête méridionale de l’île.
En haut se continuait le bois de bouleaux,