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ces sites empreints de sauvage poésie, qui charment les yeux et l’imagination.

Cet îlot, qui n’a guère plus de deux milles de tour, semble constitué par deux bastions de roches volcaniques, surgis brusquement du sein du fleuve et reliés en contrebas par une courtine de granit, – le tout recouvert d’une couche assez mince de terre végétale et boisé d’essences diverses, mais surtout résineuses.

Tout autour de ces hauts rochers et de ces escarpements abruptes règne une plage de sable fin où viennent s’ébattre les oiseaux chanteurs, tandis que la batture de galets sert de point de ralliement au gibier de bouche : canards, outardes, bécassines et alouettes.

Cet ensemble de majesté et de grâce, ce mélange du terrible et du charmant a je ne sais quoi d’attrayant qui provoque, d’imposant qui émeut.

L’homme n’a pas encore défloré tout à fait ce joli atome du globe, et l’on y reconnaît presque fraîche l’empreinte géante de la main du Créateur.
 

Le 23 juin 1857, à peu près vers deux