répondit Bouet : d’où elle vient ?… si elle a son père et sa mère ? s’ils viendront me la réclamer ?… si elle vivra ou mourra de maladie ?… enfin, sa destinée, quoi ?
— En voilà beaucoup à la fois, et je ne puis répondre maintenant à toutes ces questions, du moins à celles qui concernent le passé. Car, vois-tu, mon lot, à moi, c’est l’avenir. Plus tard, quand la fillette aura atteint un certain âge, il me sera possible de découvrir son origine.
— Quel âge, à peu près ?
— Sa dix-septième année.
— Elle vivra donc ? s’écria Pierre joyeusement.
— Oui, mais à une condition, répondit la sorcière avec solennité.
— Quelle condition ? Dites, oh ! dites vite. Si cette condition dépend de moi, elle sera remplie.
— Réponds d’abord à mes questions.
— Faites.
— Aimes-tu bien cette petite fille ?
— Plus que ma vie.
— Tu comptes, je suppose, lui laisser tes biens après ta mort ?
Pierre hésita.