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Mais ce que tout le monde des Forges et des environs a entendu, ce que j’ai moi-même entendu mille fois de mes oreilles, c’est cette voix mystérieuse qu’on a appelé le BEUGLARD ! Cette voix se faisait entendre tous les soirs et souvent même pendant le jour ; elle semblait venir de quelqu’un qui planait dans l’air. Tantôt elle paraissait s’approcher, tantôt elle s’éloignait ostensiblement, tout en criant comme à l’ordinaire : ha-ou ! ha-ou ! Ils continuèrent à marcher sans rien dire. Mais le beuglard approchait toujours, et il vint un moment où il ne paraissait plus qu’à un demi arpent ; ses cris ha-ou ! ha-ou ! retentissaient alors d’une manière effrayante au milieu des grands arbres qui les