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— Eh bien ! mon bon frère, acheva le fantôme, demande à ceux qui furent mes amis quand j’habitais cette vallée de larmes de venir vendredi prochain, à l’heure de minuit, déposer leur offrande dans le trou que tu vois là, à ma gauche, entre ces deux rochers près desquels bouillonne la Sauteuse. Je prierai pour eux quand je serai dans le ciel.

Je m’approchai et me penchai au-dessus du ravin pour voir l’endroit désigné par le fantôme. Je le reconnus aisément. C’est un trou profond, presque toujours à sec qui s’ouvre au pied de l’escarpement où se brise la rivière. Tout en me relevant, je faisais la réflexion qu’un habitant de l’autre monde était seul capable d’aller prendre là les offrandes qu’on y jetait, lorsque je m’a-