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chemin qui mène chez mamezelle Hortense Fagnan, Dieu merci.

— Abrège, Magloire, abrège.

— Ça va y être, père Nolet ; prenez patience. Je marchais donc bon pas et je m’engageai bientôt dans le petit bois du Détour. Tout à coup, flac ! me voilà arrêté ; les jambes me manquent ; pas moyen de faire un pas de plus… Je crois avoir vu une vision ; j’écarquille les yeux ; je me pince ; je me raidis… Ouache pas d’affaire. Je vois toujours la même chose à la même place, c’est-à-dire un fantôme blanc, haut comme un moyen sapin, et perché sur le bord de la crevasse où mugit la Sauteuse… La peur me prend… je m’évanouis un peu, mais pas assez cependant pour tomber. Comme j’avais fermé les yeux, j’en ris-