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AVANT-PROPOS
Condo et compono quæ mox expromere possim. HORACE.

J’ai toujours apprécié beaucoup ces ouvrages où les savants d’autrefois s’appliquaient à recueillir, sous le titre de Variœ lectiones, Adversaria, et autres semblables, leurs corrections de vieux textes, leurs remarques sur des points difficiles d’érudition. Les Turnèbe, les Vettori (Yictorius), les Muret, les Canter, les Barth, les Heinsius[1], estimant que, pour se dire éditeur d’un livre, il ne suffisait pas d’avoir corrigé les épreuves de quelque réimpression, présentaient ainsi, sans grand fracas, le résultat accumulé de leurs lectures, de leurs heureuses rencontres ; et, plus tard, quand l’éditeur véritable survenait, il trouvait dans toutes ces réserves dues aux doctes prédécesseurs de quoi compléter ses commentaires et susciter sa critique.

Pourquoi ne ferait-on point pour les auteurs français,

  1. C'est pour ne parler que des anciens que j'omets les noms des grands philosophes Madvig et Cobet, très dignes de figurer avec les plus illustres