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de leur éducation pendant qu’ils sont dans la maison de leur parens.

Au reste outre que le méme Apostre parle aux Peres dans l’autre endroit que nous avons cité, il est certain que si leurs affaires leur permettent d’estre auprés de leurs Enfans, ils ne sont pas moins obligez de veiller sur eux, & de prendre soin de leur conduite particuliere ; & que cette affaire estant la plus grande de toutes, & celle dont ils rendront un compte plus terrible, estant l’affaire méme de leur propre salut, ils doivent plustost quitter toutes les autres que d’abandonner l’éducation de leurs Enfans, ou de la confier à une Mere, ou à des Maistres qui seroient incapables de les élever dans l’esprit du Christianisme, ou qui méme leur pourroient inspirer l’esprit du monde. Qu’ils considerent qu’au Iugement de Dieu toutes les autres affaires ne passeront que pour des bagatelles & des amusemens d’Enfans en comparaison de celle-là ; & même que s’ils ne font servir à cette fin, c’est à dire, à leur salut, & à celuy de leurs Enfans, tout ce qu’ils ont d’occupations & d’affaires, ils s’exposent à un danger visible d’estre traitez de Dieu dans ce grand jour, comme des hommes seculiers, & des reprouvez, qui n’auront point eu de commerce avec luy, & qui n’auront point esté employez à ses affaires. Ils sont d’ailleurs obligez, s’ils ne le peuvent pas faire par eux-mémes, ou s’ils n’en sont pas capables, de le faire faire par les Meres, si elles ont assez de lumiere & de pieté pour cela ; ou si elles en sont incapables, ils doivent choisir des personnes d’une pieté approuvée qui suppléent à leur defaut, sans pourtant qu’ils demeurent pour cela dans une fausse assurance ; ils doivent craindre au contraire, que s’estant engagez temerairement dans le Mariage, sans avoir eu soin de se rendre capables de gouverner une famille,