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duquel s’ouvraient, frangés de cils soyeux, deux grands yeux noirs aux reflets de velours. Des narines roses, frémissantes ; des lèvres rouges, irritantes ; des dents de neige. Une physionomie provocante et voluptueuse, une taille mince et souple, les bras, les jambes d’une rondeur… et des extrémités parfaites.

Et quel laisser-aller charmant, quel gracieux abandon, quelle adorable désinvolture lorsqu’il condescendait à paraître au boulevard, boudiné dans un rase-cul mastic, la boutonnière fleurie d’un gardénia lilial, sa fleur de prédilection, ses pieds mignons chaussés d’escarpins vernis fuselés en radis noirs, les jambes moulées dans un étroit collant, et, crânement incliné sur sa tête mignonne, un chapeau qui brillait du noir luisant des mûres.

Car il s’habillait à ravir ; et avec cela, une façon de se dandiner, de porter la tête qui n’appartenait qu’à lui.