Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

riches pourraient obtenir pour elle un engagement de danseuse assoluta, dans quelque théâtre d’ordre : son rêve de ballérina.

Son Altesse, qui ne pouvait se résoudre à présenter à Bettina la maîtresse qu’il avait choisie, dans son costume de Cendrillon, fit avec l’Italienne le tour des magasins de Nice. Pépina, avec ses goûts de fille neuve, choisissait des objets clinquants et se composa une toilette digne d’une rouleuse de plages. Avec sa tête de vierge, son air sympathique et ses traits délicats, elle fit une impression favorable sur Bettina qui cependant la trouva nippée comme un singe. Mais avec le temps, avec les conseils, avec les soins dont ces deux hommes l’entouraient, Pépina s’initia rapidement aux menus détails de la vie élégante et sut tenir dignement sa place dans ce joli ménage à trois.

Bettina ayant ses jours pour monsieur et ses nuits pour madame était le plus heureux des trois.