qu’il avait encaissée silencieusement était un rappel motivé par l’inexécution de sa promesse. L’acrobate n’aimait pas le lapin.
Le Berlinois s’attacha donc à détourner le bel Arthur de ses devoirs d’épouse. Il vantait la générosité de son maître, sa bonté et tout ce qu’Ivan Boïard était disposé à faire si Arthur consentait à devenir sa femme sans partage, s’il lâchait le prince.
Arthur ne disait oui, ne disait non : il laissait entendre que le prince était pour lui un père, que son avenir était assuré, qu’il était très heureux ainsi ; enfin les mêmes raisonnements qu’une cocotte qui veut faire éclairer d’abord avant de rien décider.
Le Berlinois y mit une telle insistance qu’il ne cessa ses importunités que le jour où il put présenter Arthur à son patron, le juif Ivan Boïard. L’empressement d’Ivan auprès d’Arthur, ses manières affables, sa prodigalité surtout, dissi-