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voyez déjà que vous pleurez… Laissez ces misérables, positivement, n’y songez pas, cela passera. Il y a dans un de vos auteurs français, je ne sais plus lequel, je vous prie de me passer ce manque de mémoire, il y a dans vos auteurs français un poète qui connaissait bien les femmes. Il dit :

Suivez, on vous fuira,
Fuyez, on vous suivra.

N’est-ce pas cela, je vous prie ? Voyez donc, après cela, le cas qu’il faut faire des femmes, positivement, mon cher Arthur…

Le prince continuait son boniment sur les femmes, en pressant les mains d’Arthur dans les siennes, en lui caressant les joues, le menton, en lui flattant la tête de la main. De temps à autre, il s’interrompait pour lui souffler dans le nez son relent de cassis-vin invétéré, puis il reprenait son verbiage, causant tout seul, grisé de s’entendre parler aussi facilement une langue qui n’était pas la sienne.