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rouges à dix centimes. Les filles laissaient le ballon se balancer au bout du fil, au-dessus des globes de gaz de la façade, et le ballon, enflammé soudain par le papillon lumineux, éclatait au milieu des cris de joie de cette bande de jeunes fous et de petites folles.

Cette distraction primesautière se continuait invariablement jusqu’à l’heure du départ, deux heures du matin, heure à laquelle les courtisanes-mouches et leurs avortons d’amoureux s’empilaient dans des fiacres pour rentrer dans les tiroirs de pierre où ils s’étreignaient jusqu’au lendemain.

Avec la fréquentation de ces femmes légères, sans fond moral, sans idées saines, avec la négligence d’une éducation première qui ne lui avait donné aucune connaissance pratique, Arthur Tomado sentit croître sa vanité et son aversion pour toute chose sérieuse et se voua d’instinct, inconsciemment, à la vie facile, à la fête dans les grands prix.