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à l’instant est égale à celle qui se trouve en à l’instant . Par conséquent, si et sont les densités de ces charges,

(6)


et, en vertu de (5)

(7)

De cette formule, combinée avec (4), on déduit encore

Ce sont les formules de transformation pour le courant de convection.

Pour d’autres grandeurs physiques telles que les forces électrique et magnétique, il faut suivre une méthode moins directe; on cherchera, peut-être un peu par tâtonnement, les formules de transformation propres à assurer l’invariance des équations électromagnétiques.

Les formules (4) et (7) ne se trouvent pas dans mon Mémoire de 1904. C’est que je n’avais pas songé à la voie directe qui y conduit, et cela tient à ce que j’avais l’idée qu’il y a une différence essentielle entre les systèmes et . Dans l’un on se sert — telle était ma pensée — d’axes des coordonnées qui ont une position fixe dans l’éther et de ce qu’on peut appeler le « vrai » temps; dans l’autre système, au contraire, on aurait affaire à de simples grandeurs auxiliaires dont l’introduction n’est qu’un artifice mathématique. En particulier, la variable ne pourrait pas être appelée le « temps » dans le même sens que la variable .

Dans cet ordre d’idées je n’ai pas pensé à décrire les phénomènes dans le système , exactement de la même manière que dans le système et je n’ai pas défini par les équations (3) et (7) les grandeurs qui correspondront à . C’est plutôt par tâtonnement que je suis arrivé à mes formules de transformation qui, avec notre notation actuelle, prennent la forme


et que j’ai voulu choisir de manière à obtenir dans le nouveau système les équations les plus simples. J’ai pu voir plus tard dans le Mémoire de Poincaré qu’en procédant plus systématiquement j’aurais pu atteindre une plus grande