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DEUX MÉMOIRES DE HENRI POINCARÉ

SUR LA PHYSIQUE MATHÉMATIQUE

Par H. A. LORENTZ



Acta Mathematica, t. 38, p. 293-308 (1921).



Les pages suivantes ne peuvent aucunement donner une idée tant soit peu complète de ce que la Physique théorique doit à Poincaré. J’aurais été heureux de rendre hommage à sa mémoire en présentant au lecteur un tel tableau d’ensemble, mais j’ai reculé devant cette tâche qu’on ne pourrait dignement remplir sans de longues et sérieuses études pour lesquelles le temps m’a manqué. Je me suis donc borné à deux Mémoires, celui sur la Dynamique de l’électron, écrit en 1905 et publié l’année suivante dans les Rendiconti del Circolo Matematico di Palermo, et l’étude sur la Théorie des quanta qui parut dans le Journal de Physique au commencement de 1912.

Pour bien faire apprécier le premier de ces travaux je devrai entrer en quelques détails sur les idées dont le développement a abouti au Principe de relativité. Amené ainsi à parler un peu de la part que j’ai pu prendre moi-même à ce développement, je dois dire avant tout que j’ai trouvé un encouragement précieux dans l’intérêt bienveillant que Poincaré a constamment pris à mes études. Du reste, on verra bientôt à quel degré il m’a dépassé.

On sait que Fresnel avait fondé une explication de l’aberration astronomique sur l’hypothèse d’un éther immobile que les corps célestes traverseraient sans l’entraîner. On connaît aussi son célèbre théorème, complément nécessaire de cette hypothèse fondamentale, sur l’entraînement partiel des ondes lumineuses par de la matière en mouvement. Un corps transparent animé d’une translation ne communiquera aux rayons qu’une fraction de sa propre vitesse, fraction qui