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Le père, qui ne se doute de rien, vend la garde-robe à un marchand genevois qui l’emporte en Angleterre. Celui-ci la revend au roi du pays, qui ordonne qu’on la place dans sa chambre. Tous les matins, aussitôt que le roi est parti pour la chasse, Doralice sort de sa garde-robe, balaye la chambre, dresse le lit et le sème de roses, de violettes et d’autres fleurs odoriférantes.

Le roi, étonné, guette la mystérieuse chambrière, la surprend, lui fait conter son histoire, l’épouse et en a deux enfants. Le conte ne s’arrête pas là, comme celui de Perrault. Thibaut, « persévérant en son vilain et exécrable vouloir, » s’imagine que Doralice pouvait être dans la garde-robe. Il se met en quête du Genevois, le rencontre, l’interroge et conclut de ses réponses que sa fille est en Angleterre.

Il s’y rend déguisé en marchand de quenouilles et fuseaux d’or et obtient de la reine, en lui faisant cadeau de sa marchandise, la permission de coucher dans la chambre de ses enfants. Il les égorge avec le petit couteau que Doralice porte d’habitude à sa ceinture, remet le couteau « tout seigneux » en sa gaîne et se sauve par la fenêtre.