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d’Asnette ne serait-il pas la même chose que Peau d’Ane ?

En 1550, Straparole nous relate (première Nuit, conte IV) l’histoire de Thibaud, prince de Salerne, qui veut épouser sa fille Doralice, laquelle semble être une Peau d’Ane à l’état d’ébauche et sans la peau traditionnelle.

En 1568 ou 1570, la quatrième édition des Nouvelles récréations et Joyeux devis, de Bonaventure des Perriers, s’augmente d’une trentaine de contes parmi lesquels se trouve (Nouvelle CXXIX) l’aventure de Pernette dont le père voulut qu’elle. « ne vêtit autre habit qu’une peau d’âne qu’il lui acheta, pensant par ce moyen la mettre au désespoir et en dégoûter son ami. »

Dans la Gardeuse d’oies près de la fontaine, des frères Grimm (traduction Baudry), la jeune fille se dérobe sous une affreuse peau noire. Dans la Vraie fiancée, du même auteur (traduction N. Martin), l’héroïne revêt successivement trois robes ; l’une ornée d’étoiles de perles, l’autre décorée de lunes d’argent, la troisième enrichie de soleils d’or, pour aller au bal se faire reconnaître de son époux. Elle enterre ses habits et ses bijoux sous une pierre et s’engage chez un paysan comme berger. La fameuse peau et les trois robes jouent à peu près le même rôle dans une version qui porte le titre de Peau d’Ane et que M. J.-F. Bladé a recueillie en Agenais.