Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

peut regarder comme une des versions du Petit Poucet qui couraient de son temps, la fiaoue qu’Oberlin a donnée dans son Essai sur le patois lorrain. Elle me servira peut-être à faire voir que l’interprétation si ingénieuse et si savante de M. Paris laisse quelque chose à dire et pèche par un certain côté.

Bien que Charles Perrault soit l’objet de cette étude, je n’écrirai point sa biographie. Ce travail a été fait dernièrement par M. André Lefèvre de façon à ce qu’on ait pas à y revenir. L’édition des Contes de ma Mère l’Oye, que le poëte érudit vient de publier dans la Nouvelle Collection Jannet, me paraît être l’édition définitive, et mes lecteurs me pardonneront de les y renvoyer pour tout ce qui n’a pas directement trait à mon sujet.


II


L’auteur du Petit Poucet n’était point en son temps un mince personnage. Membre de l’Académie des Inscriptions et de l’Académie française, il avait su s’élever à l’emploi de premier commis ou, comme nous dirions aujourd’hui, de secrétaire général du ministère des finances. Par Colbert il avait