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femme qui, par son conseil perfide, fait manquer la fortune de son mari. Un autre conteur, Sendabar, va nous dire qu’elle a pour cela d’excellentes raisons. Ce Sendabar ou Sandebar, qui dans la version indienne porte le nom de Sindabad, a écrit sur les ruses des femmes des Paraboles qui sont célèbres dans la littérature hébraïque.

Suivant Hamza d’Ispahan, cité par Loiseleur, Deslongchamps et par E. Carmoly, ce petit livre date du temps des princes Arsacides, et c’est également ce qu’on peut lire dans Modjemel-al-Tewarekh, manuscrit persan de la Bibliothèque nationale. Il ne nous reste d’ailleurs que les traductions hébraïque et grecque du texte persan ou arabe. Dans la version grecque, qui diffère peu de l’autre, Sendabar porte le nom de Syntipas.

En grec, comme en hébreu, l’auteur donne pour cadre à ses apologues l’histoire d’une reine qui, pareille à Phèdre, tombe amoureuse du fils de son mari, et qui, s’en voyant dédaignée, l’accuse auprès du monarque. Celui-ci condamne son fils à mort, mais suspend durant une semaine l’exécution de son arrêt.

Chaque jour un des sept philosophes qui sont chargés de l’éducation du prince, conte au souverain une histoire pour lui prouver qu’il faut se défier des femmes, et chaque jour aussi la reine détruit l’effet de ce récit par un autre qui démontre tout le contraire.