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sont en parfait accord avec le caractère et la position du marquis :

« Depuis quelque temps le marquis avait été touché de la conduite et de la beauté d’une jeune fille qui habitait un village voisin de son château. Il imagina qu’elle ferait, son affaire, et, sans y réfléchir davantage, il se décida à l’épouser. Il fit venir le père et lui communiqua son dessein. Le marquis fit ensuite assembler son conseil… »

Les sept lignes sont d’un maître et les cent cinquante vers d’un écolier.

Il me paraît inutile de poursuivre point par point cette comparaison. Il suffira de noter les traits principaux que dans son amplification Perrault a négligés ou modifiés pour ennoblir sa matière.

Chez Boccace le marquis rencontre Griselidis au moment où elle vient de chercher de l’eau ; chez Perrault ce détail rustique a disparu comme trop commun. Dans Boccace le marquis la fait « dépouiller nue » et la revêt ensuite de superbes habillements. Dans Perrault

Il porte la bergère à souffrir qu’on la pare

Des ornements qu’on donne aux épouses des rois.

Boccace donne à Griselidis deux enfants, une fille et un garçon, que son mari lui enlève successivement. Perrault supprime le garçon, mais il le remplace par un jeune seigneur qui vient voir la