Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

À la vue de tant d’appas, il tombe amoureux comme un jouvenceau, ce prince que « le fréquent usage du monde » a rendu sceptique et qui a déclaré tout à l’heure qu’à son sens

L’hymen est une affaire
Où plus l’homme est prudent, plus il est empêché.

Craintif, interdit, tremblant, il ose à peine adresser la parole à la bergerette, et il finit par lui tourner un madrigal que ne désavouerait pas M. de Benserade. « Touché d’une vive douleur, » il s’éloigne ensuite et « le souvenir de sa tendre aventure avec plaisir le conduit chez lui. » Il retourne à la chasse, s’égare à dessein et

…..malgré les traverses
De cent routes diverses,
De sa jeune bergère il trouve le séjour.

Il apprend son nom et qu’elle vit avec son père du lait de ses brebis. Plus il la voit, plus il s’enflamme ; bref, il assemble son conseil…

Tout cela fait un total d’environ cent cinquante vers. Ces détails oiseux, — attendu que là n’est pas le cœur du récit, — et nuisibles, — attendu qu’ils préparent fort mal les « folles et brutales actions » du héros, Boccace s’est bien gardé de nous les donner, et savez-vous en combien de lignes il expose son sujet ? Dans les sept lignes qui suivent et qui