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Le premier germe connu de la fameuse légende se trouve dans le Mahâbhârata (i, 3888-3965), gigantesque épopée indienne, composée de 110,000 distiques ou slokas. Voici comment M. Angelo de .  »

    italien, donne aussi son histoire comme véritable. » Noguier et Foresti sont complètement dépourvus d’autorité, et cette opinion est celle de la Biographie Didot. Dans son Histoire tolosaine (in-f°, 1559), Noguier a reproduit servilement tous les contes que ses devanciers avaient empruntés à des traditions populaires. Les anecdotes merveilleuses qui précèdent et qui suivent les quatre lignes qu’il a consacrées à Griselidis sont d’une absurdité choquante. Quant à Foresti, dans son De Claris mulieribus christianis commentarius (Ferrare, in-f°, 1497), la biographie de Griselidis vient immédiatement après celle de la fausse papesse Jeanne. Son ouvrage contient de plus les histoires de Minerve, Junon, Diane, Cérès, etc., etc., qui sont sans doute « véritables » au même titre que celle de la marquise de Salusses. Il ajoute, du reste, dans son Supplément des Chroniques (Venise, 1483) : « L’histoire de Griselidis étant digne de servir d’exemple, comme je la trouve écrite dans François Pétrarque, je me suis déterminé à l’insérer dans cet ouvrage. » Le père Foresti n’a donc pas ici d’autre garant que Pétrarque ; or, comme le fait très-bien remarquer Ginguené (Histoire littéraire de l’Italie, t. III), Pétrarque donne à entendre que Boccace a pris dans les traditions orales ce sujet qui était populaire en Italie. Voici, en efiet, ce qu’il dit dans sa lettre à Boccace : « J’ai cru que cette histoire pourrait plaire à ceux mêmes qui ne savent pas notre langue, puisque l’ayant entendu raconter depuis bien des années, elle m’avait toujours plu, et qu’elle vous avait fait tant de plaisir à vous-mrême, que vous ne l’avez pas jugée indigne d’être écrite par vous en langue vulgaire, et d’être mise à la fin de votre ouvrage, où les règles de l’art enseignent qu’il faut placer ce qu’on a de plus fort. »