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combien il a d’esprit. Jules Janin a dit qu’il n’en avait jamais plus qu’entre deux parenthèses ; or, dans le conte de fées, chose rapide et simple, il ne faut pas faire de parenthèses. La bonhomie de Nodier est artificielle, et il y entre beaucoup d’affectation. L’auteur de Trésor des Fèves n’a écrit qu’une seule historiette dans le vrai style qui convient aux contes des fées. Par malheur, ce n’est pas un conte. J’ai nommé son chef-d’œuvre, le Chien de Brisquet.

En somme, de tous les successeurs de Perrault, celui qui s’en approche le plus, longo sed proximus intervallo, c’est encore, malgré le manque de sobriété et quelque peu de maniérisme, le danois Andersen.

Nous avons déjà parlé de Finette ou l’adroite princesse. On a longtemps donné ce conte sous le nom du maître, et M. Ch. Giraud, tout en le restituant à Mlle Lhéritier, l’a encore admis dans son recueil. Nous allons en résumer rapidement les premières pages pour montrer, par un dernier argument, combien l’auteur de la Barbe bleue est original, et combien il l’emporte sur l’écrivain même dont on n’a pas craint de lui attribuer les œuvres.

L’histoire est adressée à Mme la comtesse de Murat. « Je suis aujourd’hui, dit Mlle Lhéritier de l’humeur du bourgeois gentilhomme. Je ne