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plus commodes aux exhibitions de décors et de costumes assaisonnées de coq-à-l’âne.

Bien que plus vif d’allure, Hamilton, dans ses récits, n’est pas moins long et n’a pas mieux conservé leur caractère simple et naïf aux quelques fables qu’il a pu emprunter à la source commune. On assure qu’il a pris la plume uniquement pour prouver qu’il n’y avait pas grand génie à inventer des aventures merveilleuses comme celles des Mille et une Nuits. C’est possible ; mais on croirait bien plutôt qu’il a voulu parodier les romans de chevalerie. Un critique autorisé, M. Émile Montégut, a avancé, dans la Revue des Deux-Mondes (ier avril 1862), que « l’histoire de Fleur d’Épine peut être présentée comme le plus beau conte de fées qu’on ait écrit en France ». Depuis mon enfance, j’ai dévoré tous les contes, quels qu’ils fussent, que j’ai pu me procurer : ceux d’Hamilton sont les seuls, je l’avoue humblement, que je n’ai jamais lus jusqu’au bout. Malgré l’élégance du style, ces récits interminables, où un auteur sans conviction ne vise qu’à se moquer du lecteur, m’ont toujours singulièrement agacé, et chaque fois que j’y suis revenu, au bout de quelques pages le livre m’a tombé des mains.

Charles Nodier, qui d’ailleurs a bien mérité de Perrault, a un défaut tout aussi grave. Il conte, non pour amuser les gens, ou, ce qui serait mieux encore, pour s’amuser lui-même, mais pour montrer