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il y a plus que de la passion, il y a l’indice d’une révolution des esprits, » et à son tour, il constate que « les contes de Perrault sont des fables de La Fontaine d’un genre à part. »

Après un siècle et demi, Perrault a définitivement atteint son idéal : pour avoir cessé d’imiter La Fontaine et être devenu lui-même, il égale La Fontaine dans le jugement des hommes. Le livre merveilleux qui a ravi nos premiers songes et fait chanter l’oiseau bleu sous le ciel de notre berceau, est mis au rang des œuvres les plus hautes de l’esprit humain ; l’histoire des Contes des Fées se termine, comme une féerie, dans les splendeurs d’une apothéose !


V


De Perrault aux dames qui, de son temps, ou après lui, ont couru la même carrière, il y a une distance énorme. Ce sont de spirituelles caillettes qui, au lieu de suivre comme lui d’aussi près que possible le récit des nourrices, brodent le texte et l’allongent au gré de leur caprice. Pour mieux en juger, prenez le volume de la Bibliothèque rose, où, aux contes de Perrault, on a joint les meilleurs