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de la Barbe bleue, des savantes manœuvres du Chat botté, et l’Ulysse, l’Othello et le Figaro des enfants vivront aussi longtemps que les autres. »

En haine de Boileau toute l’école romantique fit chorus. Pour elle, Perrault, comme La Fontaine, était un indiscipliné, un précurseur, et la réhabilitation fut aussi éclatante que la chute avait été profonde. En 1845, Théophile Gautier parle du Petit Chaperon rouge et du Chat botté comme de « délicieux récits dont ne peut se lasser l’admiration naïve de l’enfant et l’admiration raisonnée de l’homme fait. » Ailleurs, avec un enthousiasme dont il faut rabattre, il proclame Peau d’Ane « le chef-d’œuvre de l’esprit humain, quelque chose d’aussi grand dans son genre que l’Iliade et l’Énéide. »

Vers la fin de 1861, paraît la splendide édition in-folio d’Hetzel, avec illustrations de Gustave Doré, et Sainte-Beuve, rendant compte de cette magnifique publication dans ses Lundis du Constitutionnel, dit de notre auteur : « Entre tout ce qui défilait devant lui de ces contes de la Mère l’Oye, si mêlés et faits presque indifféremment pour tenir éveillé l’auditoire ou pour l’endormir, il eut le bon goût de choisir et le talent de rédiger avec simplicité, ingénuité. Cela aujourd’hui fait sa gloire. Une Fée, à son tour, l’a touché ; il a eu un don. Qu’on ne vienne plus tant parler de grandes œuvres, de productions solennelles : le bon Perrault, pour avoir