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des Œuvres choisies de Ch. Perrault, de l’Académie française, avec des Recherches sur les contes des fées, où le premier, il appelle Perrault « le La Fontaine des prosateurs. » La même année, C.-A. Walckenaer fait paraître ses Lettres sur les contes de fées attribués à Perrault, où d’ailleurs il présente ces historiettes comme surannées et dédaignées des institutrices, où enfin il ne leur accorde l’exeat qu’à la condition qu’il sera bien convenu qu’elles n’appartiennent pas à Perrault[1]. Le bibliophile Jacob aide au mouvement et, dans la Notice de l’édition qu’il publie la même année, déclare que « par leur bonhomie, par leur simplicité, qui n’exclut pas la grâce et l’esprit, les contes de fées sont restés des modèles inimitables. » Nodier va plus loin et prophétise que sans aucun doute, avec Molière, La Fontaine et quelques belles scènes de Corneille, ce chef-d’œuvre ingénu de naturel et d’imagination, doit survivre à tous les monuments du siècle de Louis XIV. « Je ne crains pas de l’affirmer, dit-il, tant qu’il restera sur notre hémisphère un peuple, une tribu, une bourgade, une tente où la civilisation trouve à se réfugier, il sera parlé, aux lueurs du foyer solitaire, de l’odyssée aventureuse du Petit Poucet, des vengeances conjugales

  1. i. On se demande pourquoi la récente édition Jouaust, d’ailleurs si élégamment illustrée, a réimprimé cette dissertation qui est aujourd’hui par trop insuffisante.