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ramassa tout plein de blancs cailloux qu’il mit dans ses poches, puis il revint au logis, se mit dans son lit et fit semblant de dormir.

Son père se réveilla, appela tretous ses enfants, et leur dit qu’il voulait aller dans le bois ; mais le Petit Poucet, qui marchait le dernier, laissait choir ses blancs cailloux le long du sentier.

Quand ils furent dans le bois, le père leur dit de demeurer là pour faire leurs fagots, et qu’il allait là-haut pour faire le sien. Mais quand il y fut, il se sauva dans sa maison et laissa ses enfants dans le bois.

Quand ils eurent fait leurs fagots, ils appelèrent leur père, qui ne répondit pas. Quand ils virent qu’il n’y était plus, les pauvrets se mirent à braire tous comme des aveugles, et ils se désespérèrent comme des malheureux.

Mais le Petit Poucet ne pleurait pas ; il leur dit de se tenir cois, qu’il les ramènerait au logis, et il leur dit d’aller avec lui. Il suivait les blancs cailloux ; mais, comme il y avait loin, ils n’arrivèrent qu’à la nuit.

Le père, en arrivant au logis, avait reçu deux gros écus qu’un homme lui devait. Il acheta du pain, de la viande, et fit ripaille. Sa femme lui dit qu’il serait damné pour avoir perdu ses enfants, et puis elle pleurait. Les enfants étaient derrière l’huis qui écoutaient ce qu’ils disaient aux deux.