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La pauvre fille pleurait d’être forcée d’aller querir de l’eau. Les larmes coulaient le long de ses joues, et elle s’écriait :

— Mon Dieu, venez à mon aide. Si les bêtes féroces nous avaient mangés dans la forêt, du moins nous serions morts ensemble.

— Cesse de gémir, disait la vieille : cela ne t’avance à rien.

Le matin, de bonne heure, il fallut que Grethel remplît d’eau la marmite et la mît sur le feu.

— Avant tout, nous allons faire cuire le pain, dit la vieille. J’ai chauffé le four et préparé la pâte.

Et elle poussa dehors la pauvre Grethel vers le four d’où sortaient des flammes.

— Grimpe dedans, disait-elle, et vois si le four est bien chaud, pour que nous puissions y mettre le pain.

Une fois Grethel dedans, la sorcière voulait fermer le four, afin que l’enfant y rôtît et qu’elle pût la manger. Mais Grethel se douta de son dessein.

— Je ne sais, dit-elle, comment faire pour y entrer.

— Petite buse ! répondit la vieille. Tu vois bien que l’ouverture est assez grande : je pourrais y entrer moi-même.

Et elle tournait autour du four et y avançait sa tête. Grethel lui donna une si forte poussée qu’elle l’y enfonça tout au fond. Elle ferma aussitôt la porte de fer et y mit le verrou. La vieille hurla