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et reviennent à la maison. Ils retournent au bois, munis par leur grand’mère d’un sac de cendres ; mais le sac est épuisé à mi-chemin, et les enfants se perdent. Ce triste dénoûment est très-rare dans les contes[1].

Les deux contes que nous insérons ci-après : Hänsel und Grethel, donné par Grimm d’après différents récits hessois, et Nennillo e Nennella, du Pentamerone, ont l’air d’être les embryons du Petit Poucet. Ils sont d’une fantaisie exagérée et qui devient tout à fait puérile dans le conte allemand.

Si nous devions établir une gradation, nous regarderions volontiers la version italienne comme la première ébauche. La perte des enfants n’y est pas commandée par une nécessité absolue, et c’est le père qui a l’idée de semer des cendres pour que les pauvres petits puissent revenir à la maison.

  1. i. Nous regrettons de ne pouvoir donner ici, parce qu’elle n’entre pas tout à fait dans notre cadre, la fin d’un conte qui a pour titre : Sheem, l’enfant abandonné. (Légendes indiennes recueillies par C. Mathews chez les peuplades sauvages de l’Amérique, traduction de Mme Frappaz. Hachette, 1861.) Cette ravissante historiette met en scène un enfant recueilli par des loups. Tout en appelant son frère d’une voix lamentable et qui tourne au hurlement, le pauvre petit se transforme peu à peu en loup et achève sa métamorphose au moment où ce frère vient le chercher. Nous avons rarement lu dans le genre fantastique une page aussi belle et aussi attendrissante.