Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/320

Cette page n’a pas encore été corrigée

princesse d’une grande beauté, fille d’un roi secondaire. Dès que Prabavati vit son fiancé, elle s’enfuit et retourna chez son père.

« Kusa la suit, s’introduit comme cuisinier dans le palais et s’y distingue par son talent hors ligne. Il se fait reconnaître de la princesse qui le repousse et l’oblige à se retirer. Mais sept rois étant venus, chacun à la tête d’une armée, demander la main de Prabavati, le père de la princesse ne voit pas d’autre expédient pour sortir d’embarras que de la couper en sept morceaux.

« À ce moment, Kusa se présente. Par son génie ou plutôt par sa « voix de lion » (la voix de lion est un des attributs de Buddha), il fait prisonniers les sept prétendants, marie chacun d’eux à une des sœurs de Prabavati et épouse lui-même la princesse qui l’avait dédaigné. » Il importe d’ajouter que, le mariage décidé, la laideur de Kusa s’est changée en beauté.

S’il faut reconnaître dans le Kusa-Jâtaka la légende primitive de Riquet à la Houppe, on doit, avouer également qu’avant d’arriver à sa forme actuelle, elle a subi bien des modifications.

Le récit galant et précieux de Perrault a gardé d’ailleurs quelques autres traces des versions antécédentes. Dans les cuisiniers, marmitons et rôtisseurs qui sortent de terre et dressent en cadence, au son d’une chanson harmonieuse, le festin de noces,