Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elle sera en train d’y fureter, tu laisseras tomber le couvercle, et il lui cassera le cou. Cela fait, tu sais que ton père est homme à fabriquer de la fausse monnaie pour te plaire : un jour qu’il sera en train de te caresser, engage-le à m’épouser. Alors tu seras heureuse, car tu seras la maîtresse de ma vie.

De ce moment chaque jour, chaque heure parut un siècle à Zezolla. Elle fit de point en point ce qu’on lui avait conseillé ; elle attendit que le deuil de sa belle-mère fût fini, après quoi elle commença à sonder son père sur son mariage avec l’institutrice.

D’abord le prince crut à une plaisanterie, mais sa fille fit tant des pieds et des mains, qu’il finit par se rendre à son désir et épousa la Carmosina, ce qui lut l’occasion d’une grande fête.

Pendant que les nouveaux époux goûtaient les douceurs de la lune de miel, Zezolla se mit un jour à une fenêtre de sa chambre et vit sur un mur une colombe qui lui dit :

— Quand tu souhaiteras quelque chose, envoie-le demander à la colombe de la fée de l’île de Sardaigne ; tu l’obtiendras sur-le-champ.

Durant cinq ou six jours, la nouvelle mère combla sa belle-fille des plus tendres caresses. Elle lui donnait la meilleure place à table, ainsi que les meilleurs morceaux et l’habillait des plus belles