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de belles poires. Cendrillon y grimpa leste comme un écureuil, si bien que le prince ne sut pas où elle s’était cachée. Il attendit pourtant le retour du père et lui dit :

— L’étrangère m’a encore échappé, et je crois bien qu’elle a grimpé sur le poirier.

« Si c’était Cendrillon ! » se dit de nouveau le père. Il envoya quérir une hache et coupa l’arbre ; mais on n’y trouva personne. Et, quand ils entrèrent dans la cuisine, Cendrillon, comme d’habitude, était accroupie dans les cendres, car elle s’était dépêchée de rendre sa belle robe à l’oiselet du coudrier et avait repris son casaquin gris.

Le surlendemain, après avoir vu partir ses sœurs et ses parents, Cendrillon s’en alla à la tombe de sa mère et dit :

— Petit arbre, balance-toi et secoue-toi,
Jette de l’or et de l’argent sur moi !

L’oiselet alors lui jeta une robe d’une richesse telle que la jeune fille n’en avait pas encore vu de semblable, ainsi que des pantoufles en or.

Lorsqu’elle entra dans la salle du bal, tous restèrent muets d’admiration ; le prince ne dansa qu’avec elle seule, et, si quelqu’un l’invitait, il répétait :

— Celle-ci danse avec moi.

Quand vint le soir, elle voulut partir, et le fils du roi offrit de l’accompagner ; mais elle s’enfuit, si