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s’en fut à la tombe de sa mère, sous le coudrier, et dit :

— Petit arbre, balance-toi et secoue-toi,
Jette de l’or et de l’argent sur moi !

L’oiselet alors lui donna une robe d’or et d’argent avec des pantoufles brodées d’or et de soie.

Elle mit la belle robe et alla à la fête ; ni ses sœurs ni sa belle-mère ne la reconnurent : elles crurent voir une princesse étrangère, tant elle était éblouissante dans sa robe magnifique. Elles ne pensaient guère à Cendrillon, qu’elles avaient laissée au logis dans les cendres.

Le fils du roi alla au-devant de la dame inconnue, lui offrit la main et dansa avec elle. Il ne voulut même pas en faire danser d’autre ce jour-là ; il garda toujours la main de la jeune fille, et, quand on la venait inviter, il répondait :

— Celle-ci danse avec moi.

Après avoir dansé jusqu’au soir, elle songea à se retirer.

— Je vais vous reconduire, lui dit le prince.

Il brûlait de savoir qui était cette charmante jeune fille ; mais elle s’échappa et sauta dans le pigeonnier. Le prince attendit l’arrivée du père et lui montra l’endroit où s’était cachée l’étrangère.

« Si c’était Cendrillon ! » se dit le père. Il se fit apporter une hache, brisa le pigeonnier et n’y