le simplet monta dans la voiture, embrassa la belle jeune fille et la mena en toute hâte au roi. »
Ce qui est bien à Perrault, c’est l’ingéniosité dans le détail, que Sainte-Beuve a si finement fait remarquer.
« Perrault a de ces menus détails qui rendent tout d’un coup vraisemblable une chose impossible. Ainsi, les souris qui sont changées en chevaux dans Cendrillon, gardent à leur robe, sous leur forme nouvelle, « un beau gris de souris pommelé. » Le cocher, qui était précédemment un gros rat, garde sa moustache, « une des plus belles moustaches qu’on ait jamais vues. » Il y a des restes de bon sens à tout cela. »
L’éminent critique oublie les lézards qui paressent derrière l’arrosoir et qui, devenus laquais, changent de forme sans changer d’habitudes.
Mickiewicz a trouvé, nous l’avons dit, que Permit avait trop rationalisé le conte. Telle peut être la manière de voir d’un Slave, mais, pour nous Français, en bornant la fantaisie par une lisière de raison, et surtout en traçant l’heureux caractère de l’héroïne, Perrault, dans Cendrillon, a atteint la perfection du genre.
Toutes les Cendrillons étrangères se sauvent du bal de leur propre mouvement. Ce sont des coquettes qui, comme la Galathée de Virgile, veulent faire courir l’amoureux. Seule, la Cendrillon française