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Il maudissait néanmoins la Nuit qui tardait tant à achever la broderie qu’elle fait avec les étoiles ; il s’en prenait au Soleil qui ne se hâtait pas de venir, avec son carrosse de lumière, enrichir le palais des biens tant désirés, et apporter dans les appartements cette mine d’or qui devait fournir tant de perles et de fleurs.

Mais tandis qu’il voyage ainsi sur mer, en pensant à celle qui est au fond de la mer, voici qu’arrivent les pionniers du Soleil pour frayer la route ou doit passer l’armée de ses rayons.

Le roi s’habilla et s’en fut, accompagné de Ciommo, au rivage où il trouva Martiella. Avec la lime qu’il avait apportée, il scia de sa propre main la chaîne qui retenait le pied de sa bien-aimée ; mais il s’en fabriqua une autre plus forte autour de la poitrine.

Il prit en croupe celle qui lui chevauchait le cœur et galopa vers le palais royal où, par son ordre, se trouvaient toutes les belles du pays, qui la reçurent et l’honorèrent comme leur maîtresse. Il l’épousa et on fit une fête superbe.

Comme on brûla quantité de tonneaux pour l’illumination, il voulut qu’on enfermât Troccola dans un baril, et c’est ainsi qu’elle expia sa trahison envers Martiella. Il fit ensuite venir Luceta et lui donna, de même qu’à Ciommo, de quoi vivre en grands seigneurs.