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écumer comme une mule de médecin ; quand tu te peigneras, qu’il te tombe de la tête un tas de poux ; quand tu poseras le pied sur la terre, puisses-tu faire naître ronces et orties !

Puccia puisa de l’eau et s’en retourna au logis. Sa mère eut hâte de la peigner ; elle étala sur ses genoux une belle serviette où elle mit la tête de sa fille et elle commença à jouer du peigne.

Or, voici qu’il chut une averse de ces animaux alchimistes qui arrêtent le vif-argent[1]. À cette vue, la mère à la glace de l’envie ajouta le feu de la colère, et elle jeta des flammes et de la fumée par le nez et par la bouche.

Quelque temps après, Ciommo, le frère de Martiella, se trouvait à la cour du roi de Chiunzo.

Comme on discourait de la beauté des femmes, il s’avança sans qu’on lui demandât son avis, et dit que toutes les belles iraient porter leurs os au cimetière dès que paraîtrait sa sœur ; que celle-ci n’était pas douée seulement des charmes du corps qui font le contre-point sur le plain-chant d’une belle âme, mais que de plus elle possédait, dans les cheveux, la bouche et les pieds, une vertu qui lui avait été donnée par une fée.

En entendant de pareils éloges, le roi dit à Ciommo de faire venir sa sœur. S’il la trouvait digne

  1. i. En l’occupant à les détruire.