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par trois demoiselles qui demandent qu’on les baigne, tantôt par des moineaux, des tourterelles, ou encore une petite main qui sort de la fontaine. La belle-fille y répand tour à tour des roses sous ses pas ou des bagues d’or quand elle rit ; elle y gagne des cheveux d’or, un collier d’or, une guirlande de fleurs sur la tête, des oiseaux qui chantent dans la guirlande ; l’autre y attrape des crapauds, des grenouilles, des serpents, des rats morts qui lui sortent de la bouche, des chardons ou des queues de renard, sorte d’herbe, qui naissent sous ses pas, ou encore elle se voit condamnée à répéter sans cesse :

« Ô les sales animaux ! » l’injure avec laquelle elle a repoussé la prière des malheureux.

La belle-fille, après sa substitution, est changée tour à tour en canard et en oie, et le charme est rompu quand on blesse la victime au petit doigt, ou quand on la revêt du vêtement de soie qui a opéré la transformation, ou encore quand un clerc touche avec une bible la chaîne dont elle est attachée.

Quelquefois, avant de revenir à sa première forme, la jeune fille se métamorphose successivement en serpent, en dragon, en loup et même en un pot de goudron où le prince plonge son épée pour rompre le charme. L’imagination varie sans cesse les circonstances du récit qui au fond reste toujours le même.

Dans les Novelline di Santo Stefano di Calcinaia,