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l’orgueilleuse, qui lui a refusé des prunes de son prunier. Celle-ci ne tarde guère à s’ennuyer sur le trône et va chercher le bonheur auprès de la fermière.

Conclusion : « Pour être heureux, il faut ne posséder que les choses nécessaires et n’en point désirer d’autres. » Ce conte philosophique n’a qu’un avantage sur ceux des MMmes Lhéritier et d’Aulnoy : il est beaucoup plus court.

Pour en finir avec les traditions françaises, citons les Deux Filles (Contes populaires recueillis en Agenais par J.-F. Bladé. Paris, 1874), qui empruntent leur début au Petit Poucet et où l’action est tout aussi faible que dans les Fées.

Une châtelaine offre à la jolie fille des bijoux et de beaux habits : celle-ci les refuse et épouse le prince d’Angleterre. La laide les accepte et épouse un vieil ivrogne. On voit que décidément cette donnée n’inspire guère l’imagination française.

Dans les deux contes, allemand et italien, que nous donnons ci-après, comme dans presque tous les récits étrangers que nous avons sous les yeux, le drame consiste en la substitution de la jeune fille laide à l’autre avant ou après le mariage.

Cet incident se retrouve dans le roman de Berte aux grands pieds, du poëte Adenès ; dans Désiré d’Amour, des Contes du roi Cambrinus ; dans un conte zoulou, recueilli par le révérend Henry Callaway (Nursery tales, traditions and histories of