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passaient les gens du roi, ils trouvaient les flûtes d’accord : toujours on leur répondait que tout appartenait au seigneur Gagliuso. Quand ils furent las d’interroger, ils s’en retournèrent chez le roi et lui dirent monts et merveilles de la richesse du seigneur Gagliuso.

D’après ces renseignements, le monarque promit un bon pot-de-vin au chat, s’il parvenait à négocier le mariage : le chat faisant la navette de ci de là conclut l’affaire. Gagliuso vint à la cour, et le roi lui donna sa fille avec une grosse dot.

Les fêtes durèrent un mois, après quoi Gagliuso témoigna le désir d’emmener sa jeune femme dans ses terres. Le roi les accompagna jusqu’à la frontière, puis ils entrèrent en Lombardie où, par le conseil du chat, Gagliuso acheta de grandes propriétés, et une terre qui lui donna le titre de baron.

Devenu foncièrement riche, Gagliuso remercia le chat autant qu’il le put, déclarant qu’il devait à ses bons offices sa vie et son élévation ; que ses artifices lui avaient plus servi que l’intelligence de son père ; que, par ainsi, le chat pouvait user et abuser, comme bon lui semblait, de sa vie et de ses trésors.

Il lui jura de plus qu’après sa mort, dans une centaine d’années, il le ferait embaumer et le mettrait dans une châsse d’or, qu’il garderait en sa chambre, afin d’avoir toujours son souvenir devant les yeux.