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jugement de Gagliuso, et surtout les propriétés immenses qu’il possédait dans les campagnes de Rome et de Lombardie. Tant de qualités le rendaient bien digne de s’allier à une tête couronnée.

Le monarque voulut savoir à combien pouvait s’élever son avoir ; le chat répondit qu’il était impossible de compter les meubles et les immeubles de ce richard, que l’on ne connaissait pas sa fortune, mais que, s’il voulait s’en informer, il pourrait envoyer des gens hors du royaume, et qu’il aurait ainsi la preuve qu’il n’y avait pas de richesses au monde qui valussent celles de Gagliuso.

Le roi commanda à quelques-uns de ses fidèles de vérifier le fait dans tous ses détails. Ceux-ci emboîtèrent le pas au compère. Le long du chemin, de temps à autre il leur offrit des rafraîchissements et, quand on eut dépassé les frontières du royaume, il prit les devants. Chaque fois qu’il rencontrait un troupeau de moutons, de vaches, de chevaux ou de porcs, il disait aux pâtres et aux gardiens :

— Holà ! faites bien attention : une bande de voleurs va piller tout ce qui se trouve sur la campagne. Si donc vous voulez échapper à sa fureur, si vous tenez à ce qu’on respecte vos troupeaux, dites qu’ils appartiennent au seigneur Gagliuso, et on ne touchera pas à un poil de vos bêtes.

Il répétait la même chose dans les fermes qu’il rencontrait sur la route, si bien que partout où