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leur rendit la pareille et refusa net. Ils en conçurent une ardente jalousie qui leur rongeait le cœur sans trêve ni repos.

Constantin était fort beau garçon, mais il avait mené une vie si misérable qu’il était plein de rogne et de teigne, ce qui lui causait beaucoup d’ennui. Il s’en alla au fleuve avec la chatte ; alors elle se mit à le lécher de la tête aux pieds et à le peigner si bien qu’en peu de jours il fut guéri.

La chatte, comme nous l’avons dit, continuait à combler le palais royal de ses présents et y soutenait ainsi son maître sur un bon pied. Elle s’ennuyait pourtant des hauts et des bas de cette vie et craignait de devenir importune aux courtisans. Elle dit à ion maître :

— Seigneur, si tu veux faire tout ce que je te conseillerai, avant peu tu seras riche.

— Et comment ? dit Constantin.

— Viens avec moi, répondit la chatte, et ne t’inquiète de rien. Sache seulement que je suis disposée à t’enrichir.

Tous deux s’en allèrent au fleuve, non loin du palais royal. La chatte déshabilla son maître et, d’accord avec lui, le plongea dans le fleuve ; ensuite elle se mit à crier de toutes ses forces :

— À l’aide ! à l’aide ! Accourez ! accourez ! messire Constantin se noie !

Le roi l’entendit et, se rappelant les nombreux