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l’aplomb et l’impudence qu’y met la paysanne du récit danois.

Les trois épreuves sont d’une grâce ingénieuse ; mais le père et la mère de l’héroïne qui, plusieurs jours après la fameuse querelle, courent encore sur les talons l’un de l’autre, semblent s’être échappés d’un tableau de féerie.

La métamorphose du chat en pain est bien un produit de cette imagination déréglée particulière aux peuples des zones extrêmes. La longue histoire de la fabrication du pain, que le chat sous sa nouvelle forme récite au Troll, semble avoir été ajoutée après coup pour amuser les enfants : on retrouve ailleurs cette litanie appliquée au chanvre.

La Norvège nous offre aussi une version du Chat botté dans un conte du recueil d’Absjörnsen et Möe (Norske Folkeeventyr), intitulé Seigneur Pierre et traduit en anglais par Dasent. Ce conte reproduit celui de Cavallius avec moins de fantaisie et de gaieté. L’héroïne y devient un héros, et le chat, une chatte que celui-ci obtient par héritage.

Le pot n’y joue plus aucun rôle ; seulement l’aîné des trois frères, à qui il échoit, se dit qu’en le prêtant il pourra toujours avoir la permission de le racler.

La chatte va à la chasse et prend successivement un renne, un daim et un élan, que son maître envoie au roi de la part de Seigneur Pierre. Le roi désire