Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/191

Cette page n’a pas encore été corrigée


Un jour, il passa devant la porte d’un homme qui avait trois jolies filles ; il avait pris la forme d’un vieux mendiant avec un bissac sur son dos, comme pour y mettre ce qu’on lui donnerait.

Il demanda un peu à manger ; l’aînée sortit et lui apporta un morceau de pain ; il ne fit que la toucher et soudain elle sauta dans le bissac.

Aussitôt il s’éloigna à grands pas, et l’emporta à travers un bois épais jusqu’à sa maison, qui était magnifique. Là, il lui donna tout ce qu’elle souhaitait et lui dit :

— Tu seras bien chez moi, car tu auras tout ce que ton cœur désire. Cela dura deux jours, au bout desquels il lui dit :

— Il faut que je m’absente et que je te laisse seule pour un peu de temps. Voici les clefs de la maison. Tu peux aller partout et tout voir, excepté une chambre qu’ouvre cette petite clef. Celle-là, je te l’interdis sous peine de mort.

Il lui donna aussi un œuf en disant :

— Garde-le avec soin et porte-le toujours sur toi, car, s’il était perdu, il t’arriverait un grand malheur.

La jeune fille prit les clefs et l’œuf et promit au sorcier de lui obéir exactement ; mais quand il fut parti, elle ne put résister à sa curiosité et, après avoir fureté du haut en bas par toute la maison, elle alla à la porte défendue et l’ouvrit.